Outils de coaching … ou pas?
Apprendre les outils de coaching Pour la plupart des coachs, une introduction à l’exercice de notre profession a commencé par l’apprentissage d’un outil de coaching. Le coaching est un comportement […]
Apprendre les outils de coaching
Pour la plupart des coachs, une introduction à l’exercice de notre profession a commencé par l’apprentissage d’un outil de coaching. Le coaching est un comportement et une expérience. La seule manière de le comprendre est de le pratiquer. Il n’y a rien de mieux qu’un outil de coaching pour commencer à faire du coaching ! Et, une fois que nous l’avons fait, nous sommes étonnés de voir à quel point il peut sembler simple d’aider les clients à acquérir de nouvelles perspectives, à ouvrir de nouvelles pistes de réflexion et à avoir plus d’espoir dans la vie.
Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez utilisé la Roue de la Vie avec un client, ou un exercice de valeurs, ou une ligne de questions d’après GROW ou un modèle similaire ? Ce sont des moyens si inhabituels pour engager une conversation sérieuse qu’ils ont invariablement un impact énorme sur nos clients ! Bien sûr, il ne s’agit pas seulement de manipuler des outils de coaching, nous apprenons également à créer un rapport et nous développons les fondements éthiques qui créent une relation de confiance solide avec notre client. Néanmoins, quel que soit le type de formation que nous avons eue, la première période de développement d’un coach professionnel est largement dédiée à l’acquisition d’un certain nombre d’approches de coaching et de nombreux outils de coaching !
La relation de coaching
Au fur et à mesure que nous acquérons plus d’expérience, nous réalisons qu’il y a quelque chose de plus que les outils. Ils ne sont que la partie visible de l’iceberg et nous constatons que, ce qui se passe réellement dans une relation de coaching, est une connexion au plus profond de la relation entre deux êtres humains, l’un cherchant et l’autre soutenant.
Ce lien n’a pas grand-chose à voir avec les outils de coaching, c’est le résultat d’une relation fondée sur des valeurs humanistes, un regard positif inconditionnel sur nos clients et la conviction qu’ils ont tout le potentiel dont ils ont besoin. C’est aussi le résultat d’une résonance limbique positive – la capacité inconsciente à lire et à s’adapter aux émotions des uns et des autres – qui se développe avec le temps entre deux humains dans une relation de confiance.
La recherche en psychothérapie indique que la relation entre le thérapeute et le client a plus de poids que toutes les techniques dans l’établissement de changements positifs. Ce concept a été transposé dans le contexte du coaching, en particulier par le spécialiste et praticien Erik de Haan, et son approche du « coaching relationnel », qui donne une lecture profonde et enrichissante de ce qu’est le coaching.
Trouver un équilibre judicieux dans notre pratique du coaching
Donc, si les outils ne sont pas la véritable cause du succès du coaching, devrions-nous à un certain moment dépasser les outils ? Est-ce un signe d’un coach “mature” ? Pas d’outils, juste une conversation profonde ? Je ne le pense pas ! Je trouve que les outils de coaching sont des raccourcis merveilleux qui peuvent parfois être très utiles pour aborder directement l’aspect essentiel des choses. Par exemple, demander à un client de dessiner une situation qu’il ne semble pas capable de verbaliser peut être très efficace pour révéler ce qui se passe réellement pour lui. Ou utiliser une approche de questionnement structurée pour la fixation d’objectifs peut être très efficace pour donner forme à des idées qui peuvent être éparpillées au départ. L’idée n’est pas de se limiter aux outils pour faire le travail. Ils ne sont qu’un moyen d’atteindre le résultat.
Certains de mes étudiants en coaching me disent qu’ils n’aiment pas vraiment utiliser des outils, ils préfèrent s’en tenir à l’approche conversationnelle du coaching. Je leur répète infailliblement que s’il s’agit d’un choix conscient et délibéré de se concentrer uniquement sur l’aspect relationnel, c’est bien, mais s’ils évitent d’aller au-delà du mode conversationnel parce qu’ils se sentent mal à l’aise ou manquent d’audace à utiliser les outils, alors ils pourraient passer à côté des possibilités – pour eux-mêmes et leur client – d’expérimenter différentes manières de communiquer, de voir les choses et de produire des résultats lors de la session de coaching. D’autres étudiants se cachent derrière des outils, en déploient un ou plusieurs à chaque session et évitent ainsi l’apparente nudité d’être juste eux-mêmes avec leur seule présence, au service du client. Dans ces cas, l’audace du coach signifierait de laisser tomber tout ce qui se trouve entre elle et son client, que ce soit une table, un bureau ou un outil de coaching !
Lors de l’utilisation d’un outil, assurons-nous que nous le maîtrisons
Une relation de confiance est évidemment la première chose à faire, mais les outils de coaching sont également utiles à condition que le coach les maîtrise. Je veux dire par là que vous devez aller au-delà de l’utilisation d’un outil. Il y a tellement d’outils de coaching disponibles dans les cours de coaching, dans les livres, sur le web, mais tous ne sont pas accompagnés d’une explication de comment ils ont été développés. Pour maîtriser un outil, il est très important de comprendre les connaissances et les concepts sur lesquels il repose. Pourquoi est-ce comme ça ? Quel approche coaching reflète-t-il ? Qui l’a inventé ? A quoi pensaient-ils ? Quelle est sa fonction ? Pourquoi fonctionne-t-il ? Est-ce que ça marche toujours ? À quelle fréquence cela fonctionne-t-il pour vos clients ? Dans quelles circonstances ? Ce niveau de maîtrise vous permettra d’adapter rapidement les outils spécifiques à votre client, de les utiliser de manière limitée, sage et efficace, et surtout de les ignorer quand ils ne sont pas nécessaires.
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© 2018 Saba Imru-Mathieu

